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17 juillet 2013

Chapitre 6: Vamos a la...plagiat

Ma premiere réunion parents-prof s´est bien passée...Enfin, je crois. 
Néanmoins, j´ai été assez décu de la tournure individualiste de l´évenement. Je m´attendais á recevoir une tonne de questions sur le niveau géneral des classes, les programmes, ou encore les niveaux espérés á la suite de ceux-ci. Plutot, chaque parent s´est interessé á savoir comment se comportait son enfant, ses études, voire á connaitre mon point de vue sur le niveau cognitif de leur descendance. "Mais non, je vous assure, votre enfant n´est pas débile!". 

J´ai souvent eu l´impression d´etre Guy Forget face á ses joueurs. En fin de compte, le programme n´importe peu, la progression génerale non plus...tant que le niveau individuel de chacun progresse! J´ai laissé mon holisme sur le bord du tableau. 

De plus, mon manque d´experience m´a interdit de dresser tout constat avancé. Aussi, je connais les enfants depuis moins de trois semaines! Face aux questions, je me suis contenté d´exprimer á l´oral ce que mes anciens profs avaient tendance d´écrire dans mes bulletins..."AB. Mais attention au comportement" ou encore: "Bien. Les efforts doivent etre poursuivis".
Collegien, j´avais souvent admiré mes profs pour ce genre de phrases. Résumer un trimestre en une phrase, ou l´apotéose de la synthése. De plus, ces phrases étaient capables d´influer sur toute la vie familliale. 
Evidemment, avec le temps, je m´étais appercu du manque de créativité que comportaient ces remarques. De plus, leurs répétitions s´apparentaient á un plagiat des plus intenable. Elles revenaient comme une mauvaise pub; comme une vague pleine d´algues dans la figure; comme ces mauvaises blagues Carembar. 


Je vous synthétise donc ma premiere réunion parent-prof: Je n´ai pas eu d´autre choix que de faire du blabla Carembar. J´espere renouveller le stock via l ´acumulation d´experience, de notes (les examens ont lieu une fois par mois, donc j´ai encore aucune note!) et de connaissance des jeunes. 


En ce moment, je passe beaucoup d´apres-midi á l´aide aux devoirs avec les jeunes du centre. Je m´occupe surtout des plus agés. Dans beaucoup de matieres, j´apprends avec eux. On fait de la Comunicacíon (comprenez "Espagnol"), de l´Histoire du Pérou, de la Bio, des Maths... Le niveau de maths des jeunes péruviens est assez délirant. Les jeunes dont je m´occupe n´ont pas de calculatrice et savent tout faire á la main. Il y a meme une jeune de 10 ans qui connait sa table de...14! On divise avec ou sans virgules, on multiplie, on fractionne et on résout des systemes d´équation á trois inconnues. Souvent j´adapte les exos. Les "x" deviennent le prix du transfert de Cristiano Ronaldo, le "y" son poids, et le "z" son nombre de buts... Ca marche mieux! Je peux faire pareil avec le prix du billet d´un concert de Beyonce. 
On finit l´aide aux devoirs par un jeu de l´Oie géant que je dessine maladroitement sur le tableau. Je forme des équipes de deux ou trois. Puis je fais mon Julien Lepers. Histoire Inca, Géographie du Pérou et mondiale, personnes célebres, calcul mental, sport, anglais, littérature...
En littérature (sud américaine hispanophone ) je suis nul! Du coup, je me suis procurré dans la (seule!) librairie de Nazca les principales oeuvres de Mario Vargas Llosa et Gabriel Garcia Marquez. J´ai aussi dans ma chambre: le livre d´Histoire (du Péru) du niveau lycée, une carte du pays et meme des themes relatifs aux programmes de maths du niveau lycée. J´apprends souvent plus que je n´enseigne!
En francais actuel, les verbes "enseigner" et "apprendre" sont parfois utilisés (maladroitement) en tant que synonymes ("je vais t´apprendre quelque chose")... pour ma part, c´est exactement mon boulot ici! Ils ne sont pas forcement synonymes, mais ils sont completement dépendants. J´enseigne donc j´apprends; J´ai appris (et j´apprends toujours) donc j´enseigne. 

Evidemment, mon espace de culture s´efface souvent durant les weekends, sans jamais s´etteindre. Le weekend dernier je suis allé, avec des amis, dans la petite ville portuaire de Marcona. Apres une heure de van, j´ai découvert ce petit bout du monde, comme une petite ville perdue au bout de la route. Elle semble survivre, face aux assauts de l´océan. J´ai ainsi pu découvrir les paysages de cette ville semi-portuaire, semi-miniere, ces habitants, sa nourriture, ses discotheques déjantées comme des soirées de pirates échoués, ses cocktails á base de Pisco, son "tamal" qui rempli le ventre en sortant de soirée...et ses lendemains difficiles qui paraissent plus vivables lorsqu´on les passe sur une plage, les yeux dans le vide, face au Pacifique. 

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